Histoire – Environnement

HISTOIRE

Entre sable et eau , la lagune du Grau du Roi s'est formée lentement durant des millénaires , au grès du courant maritime . Cette étendue d' eau séparée de la mer par un cordon littoral de sable s' est ouverte vers la mer , créant ainsi un grau .

À l’époque des croisades, la commune d’Aigues Mortes était un port royal bien que la mer ne soit jamais venue jusqu'au pied de ses remparts. Les navires partaient par un chenal creusé à travers les étangs jusqu'à la mer.

C’est à la fin du XVIe siècle que le rhone, en pénétrant en torrent dans les eaux du Repausset, ouvre le grau dont il est question, au lieu-dit de Consac de Gagne Petit. À partir de ce moment sont entreprises de longues séries de travaux pour maintenir cette ouverture sur la mer afin de préserver la navigation dans le port d’Aigues Mortes .

Le port du Grau est relié depuis 1725 par un chenal de six kilomètres à Aigues-Mortes. En 1727 sont construits dans la mer deux môles empierrés prolongés dans l’étang du Repausset.Bien que n'étant pas une commune à part entière, le lieu est renommé, au cours de la révolution française *, Grau-le-Peletier* .

Le chenal, rectifié en 1845, est l’actuel canal entre Le Grau-du-Roi et Aigues-mortes . Le phare de l' espiguette est, quant à lui, édifié en 1869. Au fil des années, bâtiments administratifs, cabanes et maisons, posent les bases d’un village de pécheurs . D’abord section de la commune d’Aigues-mortes en 1867, Le Grau-du-Roi gagne son autonomie en 1879.

En 1854, Le Grau-du-Roi est encore simplement un hameau de pêcheurs. La pêche et l’agriculture assurent à la population quelques ressources : le tourisme reste embryonnaire, même si, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, la mode des bains de mer tend à se généraliser. Ces immersions sont encore essentiellement considérées comme traitements médicaux, et les instituts qui se sont montés sur les plages accueillent surtout des populations indigentes. Mais pouvoirs publics et habitants ont compris que leur richesse se trouvait là, sur ces plages de sable fin, entre mer et soleil. En 1855 une œuvre d'hygiène infantile est fondée « dans le but de faciliter aux personnes pauvres ou peu aisés, l'usage des bains de mer. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1869 ».

En 1909, le prolongement de la ligne de chemin de fer de Nimes Aigues-mortes  est une véritable bouffée d’oxygène : les baigneurs arrivent nombreux et les productions locales, comme le poisson et le raisin blanc, sont enfin expédiées vers les marchés nationaux. Après des années d’efforts, de travaux et de règlements sanitaires, le 26 avril 1924, un décret du Président de la République classe enfin Le Grau-du-Roi *station climatique et balnéaire*. La première guerre mondiale a relativement épargné le village.

En septembre 1939, la seconde guerre mondiale marque beaucoup plus profondément la population. Après le défaite de 1940, le Grau est situé en zone non occupée. Cependant, à partir de novembre 1942, les troupes ennemies sont physiquement présentes et les conflits touchent directement les civils. Le Grau-du-Roi doit subir l’occupation, avec ce que cela implique de restrictions, de sacrifices et de compromissions. Le conseil municipal est rapidement révoqué pour être remplacé par une délégation spéciale. Cette même année, la vie du village passe par une nouvelle phase : les troupes allemandes s’installent sur tout le littoral. Une partie de la population est contrainte à l’exode. La côte gardoise représente juste une vingtaine de kilomètres, mais du fait des risques de débarquement, les ouvrages et les installations militaires sont particulièrement nombreux sur ces lieux. Ainsi, les plages de la commune sont hérissées de toutes sortes de systèmes antichars et de pyramides en béton, de blockhaus… 800 hectares de vignes et 200 hectares d’herbages sont transformés en champ de mines. Dans le village, les allemands font également construire des casemates abritant des canons et des mitrailleuses. L’entrée du canal est fermée par un filet anti sous-marin et une rampe lance-flammes. Les portes et les volets des maisons servent à fabriquer des plates-formes et des encuvements en bois. En 1944, les derniers mois d’occupation se révèlent les plus pénibles, car les troupes d’occupation, gagnées par la défaite, renforcent les brimades et les réquisitions. Le Grau-du-Roi est libéré au mois d’août.

Ce n'est qu'à partir des années 1960 que Le Grau-du-Roi surmonte véritablement les dégâts causés par la guerre. La station amorce alors un réel développement touristique et économique. Afin de rationaliser l’aménagement du littoral, l’État met alors en place le *plan Racine *. L’architecte Jean Balladur est chargé du dossier. Il doit imaginer des
structures capables de satisfaire l’afflux touristique tout en respectant la qualité de vie des autochtones et en préservant l’environnement. C’est dans le cadre de ce programme que le grand chantier de Port Camargue est lancé en 1968.

Avec plus de 8000 habitants l' hiver, le village, l' été, se métamorphose en station balnéaire avec prés de 80000 vacanciers .

En 2016 , le Grau du roi est devenu une destination incontournable pour découvrir la Camargue .


ENVIRONNEMENT

Malgré un relief très plat, la Camargue compte de nombreux milieux différents.

Le littoral, entièrement sableux, s'étend sur 95 km. La pointe de Beauduc et celle de l’Espiguette sont des lieux de dépôts des sédiments du Rhone et la plage peut y atteindre un kilomètre de large. Près de Salin-de giraud et des Saintes-marie-de-la-mer, la plage en revanche tend à reculer.

Par endroits, la mer a créé des *graus*, des voies d'eau reliées aux lagunes. Celles-ci sont peu profondes et connaissent des variations de niveau et de salinité en fonction notamment du vent. Les marais ou « roubines », alimentés en eau douce ou peu salée par des canaux, peuvent être plus profonds et abritent des roseaux, des iris ou des joncs voire, pour ceux régulièrement asséchés, une flore spécifique.

Les « sansouires » sont des steppes au sol salé où poussent des plantes adaptées, les salicornes. Souvent mises en culture, celles qui subsistent sont aujourd'hui protégées.

Les espaces de pelouse ont été pour beaucoup remplacés par des rizières alors que les espaces boisés n'occupent plus que 3 % de la Camargue, le long du fleuve.

La Camargue abrite un patrimoine vivant exceptionnel et accueille de nombreuses espèces animales et végétales.

La région est une halte migratoire pour les canards et les oiseaux d'eau : on recense 150 000 individus en transit chaque année. De nombreux canards hivernent notamment sur l'étang de vaccares. En été, on compte jusqu'à 30 000 flamants rose : la Camargue est le seul lieu annuel de reproduction en Europe pour cet animal. Un ilot a été aménagé pour sa reproduction sur l'étang du Fangassier.

La Camargue abrite la cistude, une tortue d'eau douce qui vit dans les marais et les canaux, et le ragondin, introduit au XIX siècle.

La Camargue est également connue pour ses moustiques : on en dénombre 40 espèces.

Le patrimoine naturel camarguais est soumis à plusieurs contraintes qui le mettent en danger tels la pollution cariée par le Rhone, le recul des espaces naturels au profit de l'agriculture, la chasse ou encore la mer qui érode les plages du littoral.

Une réserve naturelle a été créé au sud de l'étang de Vaccarès dès 1928 et en 1930 a permis le classement de la Grande et de la Petite Camargue comme monuments paysagers.

Le parc naturel régional de camargue a été créé en 1970 et couvre la majeure partie de la Grande Camargue. En outre, 193 000 hectares sont classés comme réserve de biosphère par l'Unesco.

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